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Actualités 2017

Mère et fille se croiseront bientôt dans les couloirs de l’Elysée. Depuis deux ans, Julia Cluzel, 21 ans, est en formation au service de l’intendance du palais. Sa mère, Sophie, 56 ans, vient d’être nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Quand Emmanuel Macron lui a proposé ce poste, elle n’a pas hésité une seconde. «J’ai foncé! C’est l’occasion de pouvoir accomplir ce pour quoi je me bats depuis vingt ans», ...

Mère et fille se croiseront bientôt dans les couloirs de l’Elysée. Depuis deux ans, Julia Cluzel, 21 ans, est en formation au service de l’intendance du palais. Sa mère, Sophie, 56 ans, vient d’être nommée secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées. Quand Emmanuel Macron lui a proposé ce poste, elle n’a pas hésité une seconde. «J’ai foncé! C’est l’occasion de pouvoir accomplir ce pour quoi je me bats depuis vingt ans», nous ­confie-t-elle, installée dans le bureau provisoire où elle a déjà posé des photos de sa tribu.

La vie de Sophie Cluzel a basculé à l’annonce de la trisomie de sa fille, à la naissance de celle-ci, en décembre 1995. «Un coup de tonnerre, se souvient-elle. Mais j’ai eu la chance de pouvoir rebondir vite, grâce à un entourage familial merveilleux…» Déjà mère de trois enfants, elle gère alors un réseau de boutiques Descamps après avoir dirigé, pendant trois ans, un chantier naval en Floride. Son mari, Bruno, fait de la fusion-acquisition d’entreprises, à son compte. «Je ne connaissais rien au handicap, raconte Sophie Cluzel. J’ai décidé de démissionner pour prendre le taureau par les cornes et travailler à la stimulation et à l’éducation de Julia.»

Dans des bureaux provisoires au ministère de la Santé, le 19 mai. Deux jours plus tard, madame la secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées était déjà sur le terrain et visitait avec le Premier ministre une «maison partagée» pour adultes dépendants et aidants valides, à Rungis, dans le Val-de-Marne. © Baptiste Giroudon

La fillette a 3 ans lorsqu’elle crée sa première association, Grandir à l’école. La maternelle où devait entrer Julia est frileuse à l’idée de l’intégrer, comme le sont toutes les maternelles face aux petits trisomiques. «On va trouver le personnel qu’on mettra à votre disposition pour accompagner nos enfants», ­explique-t-elle aux enseignants. «Le militantisme des parents a créé la fonction» : l’association embauche ainsi une vingtaine d’auxiliaires de vie scolaire (AVS), financés à 80 % par le dispositif emploi jeune. La jeune maman se retrouve à la tête d’une structure d’une vingtaine de salariés. L’association grossit et les pouvoirs publics lui demandent de ne pas se limiter aux porteurs de trisomie 21. «Qu’à cela ne tienne, on a créé un collectif.» Elle bataille ferme. Remporte une première victoire en 2003, lorsque l’Etat reconnaît ­l’accompagnement des enfants handicapés comme mission de service public. Les emplois d’AVS de son association sont transférés à l’Etat.

Julia dans les bras de sa mère, en août 2001. © DR

Chaque étape de la scolarité de Julia est un nouveau ­combat. Long, difficile. Mais Sophie Cluzel est une battante. «Qu’à cela ne tienne», répète-t-elle souvent, surmontant un à un tous les obstacles. A l’entrée de sa fille au collège, ­plutôt que de créer une nouvelle structure, elle en regroupe plusieurs et prend la tête de la Fnaseph, la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap. «Le député Jean-François Chossy me disait : “Vous, les familles, vous êtes insupportables. A chaque naissance, une association. Regroupez-vous !” J’ai suivi son conseil. Nous sommes plus forts ensemble.»

Julia a mis la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d'Espagne

Son champ d’action s’élargit. «J’ai grandi avec les problèmes de ma fille. Quand elle a eu 16 ans, nous sommes passés à la question de l’insertion professionnelle.» En 2015, en voyant qu’un jeune trisomique remporte le trophée L’assiette gourm’hand parrainé par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez, Julia a l’idée d’envoyer une candidature spontanée et décroche un stage de trois semaines à l’intendance du palais. «Preuve qu’il ne faut pas s’autocensurer, qu’il faut porter ses rêves», commente sa mère.

Photo-légende :Le nouveau gouvernement pose à l'Elysée

«Au début, on ne savait pas trop comment réagir», admet le chef argentier, Patrick Brassart, dans le documentaire «Autrement capable», réalisé par la Fnaseph. «On a mis son tablier à Julia et on lui a dit : “Tu as ça et ça à faire.” Elle était un peu réticente, et puis elle a commencé à essuyer la vaisselle avec son torchon…» Julia découvre différents métiers, passe en cuisine, à l’économat, chez le fleuriste. Et finit par mettre la table pour un repas officiel offert par François Hollande au roi d’Espagne, dans la salle des fêtes. Le chef de l’Etat donne son accord pour que la professionnalisation se poursuive. Julia entre en alternance. Tout en poursuivant sa scolarité, elle travaille désormais deux jours par semaine au palais. Quand elle apprend la nomination de sa mère au gouvernement, elle lâche : «A chacun son travail, maman.» Mais, amusée, elle suit à la télévision son arrivée au premier Conseil des ministres. «Elle est étonnante car très discrète, très professionnelle, confirme Sophie Cluzel. Ce qui se passe à l’Elysée reste à l’Elysée.» La dernière chose que Julia a racontée à ses parents, c’est la technique pour nettoyer les immenses plateaux qui pèsent 3 kilos.

Julia dans les cuisines de l’Elysée, en 2016. © DR

De son côté, Sophie Cluzel connaît bien le palais. Les trois derniers présidents de la République l’y ont décorée – Jacques Chirac l’a faite chevalier de l’ordre national du Mérite, en 2002 ; Nicolas Sarkozy l’a promue chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur, en 2008 ; François Hollande l’a élevée au rang d’officier de ce même ordre en 2016. «Preuve que ce sujet traverse totalement les mouvements politiques», glisse-t-elle en souriant. Elle a travaillé avec des élus de tous bords, mais ne s’est jamais engagée pour, dit-elle, conserver sa liberté de parole et d’action. Elle insiste : si elle a planché avec les équipes du candidat Macron, elle ne faisait pas partie de son staff de campagne. Elle reconnaît malgré tout qu’elle l’a trouvé plus investi que les autres prétendants à l’Elysée. Elle l’a rencontré une seule fois avant d’être nommée secrétaire d’Etat, le jour où il est passé à une réunion organisée par l’équipe d’En marche ! avec 80 associations. «Son épouse est restée toute la soirée. Elle a une oreille très attentive, elle est très impliquée», relève Sophie Cluzel, également sensible au fait que le candidat ait fait traduire le volet handicap de son programme en «Facile à lire et à comprendre», le Falc, un langage universel simplifié à l’usage des personnes souffrant de handicap mental.

Avec sa chargée de communication, Karen Martinon, et son conseiller presse, Yanis Bacha, militant d’En marche ! atteint de myopathie. © Baptiste Giroudon / Paris Match

La nouvelle secrétaire d’Etat a conscience de l’attente. Douze millions de personnes sont directement concernées par son portefeuille – «20 millions si l’on élargit aux familles». Ceux qui la connaissent louent son énergie et son optimisme. «C’est une femme généreuse, une excellente spécialiste. C’est une chance pour le monde du handicap», estime ainsi la sénatrice LR Isabelle Debré, son amie depuis trente ans. Une bonne technicienne fera-t-elle une bonne ministre? C’est le pari d’un gouvernement dans lequel 11 ministres viennent de la «société civile» et n’ont exercé aucune fonction dans le monde politique. Si elle n’a jamais été élue, Sophie Cluzel s’est malgré tout beaucoup frottée à cet univers. Elle sait l’importance des symboles. Le rattachement de son secrétariat d’Etat au Premier ministre – réclamé d’ailleurs par les associations depuis des années – en est un.

La famille lors d’un mariage, en juillet 2012 : Sophie, Julia, Camille, Bruno, Thomas et Pierre. © DR

«Le handicap sort enfin des problématiques santé ! Les personnes handicapées veulent accéder comme les citoyens lambda à la culture, au travail, à l’éducation, explique-t-elle. C’était très réducteur de les rattacher à la santé.» De manière concrète, elle estime qu’elle aura plus de poids pour frapper aux portes des autres ministères. Son confrère de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, est le premier membre du gouvernement qu’elle va rencontrer. Elle le connaît bien. Quand il était directeur de l’Essec, elle a monté avec lui un programme pour promouvoir ­l’accès aux études supérieures des étudiants handicapés. Entre 2004 et 2015, le nombre d’élèves handicapés scolarisés en milieu ordinaire a quasiment doublé pour atteindre 350 000. Mais il reste encore beaucoup à faire. Emmanuel Macron s’est engagé à ce que chaque enfant concerné ait un AVS à ses côtés dès la prochaine rentrée scolaire. «A nous de faire en sorte que ce soit jouable», lance Sophie Cluzel.

sophiejuliaSophie Cluzel, secrétaire d'Etat, croisera sa fille à l'Elysée

Julia entre son père, Bruno, et sa mère, Sophie, qui vient d’être promue officier de la Légion d’honneur, à l’Elysée, le 8 novembre 2016. © DR

Julia, elle, vit toujours avec ses parents en région parisienne. Comme ses aînés – Thomas, 28 ans, expatrié au Mexique, Camille, 27 ans, installée à Genève, et Pierre, 24 ans, qui va intégrer un master de management par le sport –, elle rêve de partir et d’avoir son propre appartement. «On se concentre sur son orientation professionnelle. Après viendra le problème du logement.» Le nouveau défi de sa fille sera un des chantiers de la secrétaire d’Etat.

 

http://www.msn.com/fr-be/actualite/other/sophie-cluzel-secr%C3%A9taire-detat-croisera-sa-fille-%C3%A0-lelys%C3%A9e/ar-BBBvtgv

 

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Première interview de la nouvelle secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, ce matin, sur RMC. Sophie Cluzel a fait le point sur ses priorités : la scolarisation, l’exil des enfants handicapés en Belgique ou bien encore l’emploi accompagné.

Tous les élèves handicapés qui en ont besoin auront-ils une auxiliaire de vie scolaire (AVS) à la prochaine rentrée scolaire ? Sophie Cluzel, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, n’a pas pu s’y engager, au micro de RMC, ce matin. « C’est une responsabilité du ministre de l’Éducation nationale », a-t-elle expliqué à Jean-Jacques Bourdin, qui l’interviewait.

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Combien manque-t-il d’AVS et où ?

Mais elle a rencontré Jean-Michel Blanquer, lundi 22 mai, pour « travailler vraiment activement pour préparer cette rentrée scolaire ». Ils vont commencer par dresser un état des lieux afin de savoir combien il manque d’AVS et dans quelles écoles.

Sophie Cluzel veillera également à ce que les élèves en situation de handicap puissent accéder à la cantine et aux centres de loisirs. Elle veut qu’il n’y ait « pas de rupture de parcours ».

« Il faut qu’on invente des solutions innovantes. »

Autre sujet abordé par Jean-Jacques Bourdin : la promesse d’Emmanuel Macron de créer « les postes et les structures pour que les enfants n’aient plus à aller à l’étranger ». 1 451 enfants étaient ainsi accueillis en Belgique, en 2015.

« C’est une priorité de rapatrier ces enfants décemment, a insisté Sophie Cluzel. Il va falloir créer des structures certes mais aussi on peut réfléchir différemment : on peut créer des vrais services d’accompagnement. (…) Il faut qu’on invente des solutions innovantes. »

Sophie Cluzel veut développer l’emploi accompagné

Sophie Cluzel a également annoncé qu’elle allait lancer le quatrième plan autisme avant la fin de l’année. Elle veut, par ailleurs, développer l’emploi accompagné, « un levier magnifique ». Mais aussi que les bailleurs sociaux « flèchent » mieux les logements adaptés.

« Les attentes et les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs familles sont immenses, a conclu la secrétaire d’État, qui présidait, jusqu’à sa nomination, la Fnaseph, une fédération d’associations au service des élèves en situation de handicap. Je pense les connaître assez bien. Donc, je vais me bagarrer. » Signalé par Franck Seuret

À réécouter sur RMC, en replay (à partir de 37.30).

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Le Premier ministre effectuait dimanche un déplacement dans un établissement spécialisé du Val-de-Marne, faisant cohabiter personnes valides et handicapés.

Face aux accusations de trahison au sein de la droite, Edouard Philippe répond que son objectif est de faire avancer le pays. Le nouveau Premier ministre multiplie d’ailleurs les déplacements depuis sa prise de fonctions. Il était dimanche matin à Rungis, dans le Val-de-Marne pour visiter une "maison partagée" pour adultes handicapés et valides "exemplaires", aux côtés de la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel.

La question du handicap, l'une des priorité du quinquennat. Edouard Philippe a passé deux heures dans cet établissement spécialisé où cohabitent des adultes handicapés et de jeunes actifs, pour la plupart en service civique. Le chef du gouvernement s’est montré très à l’écoute, attentif aux détails, posant des questions aux résidents et prenant même des notes. Tout au long de sa visite, il a affiché sa volonté de mettre en lumière les questions de handicap, "l’une des priorités" du quinquennat, a-t-il souligné.

"Pendant longtemps, et peut-être encore pour quelques temps, on les aborde souvent à travers la question des normes, la question des lois, des droits", a-t-il relevé. "C’est évidemment très important, parce que l’on ne fait rien sans cela. Mais on peut aller au-delà et se poser des questions pratiques, de bonnes pratiques, d’usage, d’inclusion dans la vie commune, à l’école, dans le sport, dans tous les domaines de la vie collective". Sophie Cluzel, issue des milieux associatifs, a loué de son côté cet exemple d'"habitat inclusif dans la société, dans la cité, [...] symbolique du vivre-ensemble respectant le choix de la personne".

Un dossier sensible. Pressé de répondre à des questions sur les premières dispositions législatives du nouveau gouvernement, Edouard Philippe a préféré botter en touche, notamment sur la réforme du code du Travail, prévue par ordonnances cet été. "Un sujet à la fois, le handicap est une question trop important pour être diluée", a-t-il évacué.

 

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le 1er ministre en visite aupres de personnes handicapees 9882

Pour son premier déplacement officiel en lien avec le handicap, le Premier ministre a choisi de répondre à l'invitation de la fondation Simon de Cyrène, en compagnie de la nouvelle secrétaire d'Etat en charge du Handicap, Sophie Cluzel (article en lien ci-dessous). Edouard Philippe a rendu visite, le 21 mai 2017, aux résidents de la Maison partagée de Rungis (91) qui permet aux personnes handicapées de rompre leur solitude en vivant au sein d'une famille d'amis. Une visite symbolique et porteuse de sens pour le nouveau gouvernement qui répond ainsi aux attentes des personnes handicapées qui souhaitent vivre au cœur de la Cité. Le Premier ministre a affirmé son intérêt pour les solutions alternatives à l'institutionnalisation et entend engager son gouvernement dans cette voie.

L'une des priorités du gouvernement

"Le handicap, c'est une des priorités du président de la République, il l'a placée très haut dans la hiérarchie de ses priorités", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue de sa rencontre avec les habitants. A terme, l'établissement devrait accueillir 33 personnes handicapées et 26 valides. Le chef du gouvernement a regretté que "pendant longtemps et encore pour quelque temps", la question du handicap soit abordée "à travers la question des normes, des lois, des droits". "On peut aller encore un peu au-delà" et "se poser des questions pratiques (...), d'inclusion dans la société, dans l'école, dans le sport, dans tous les domaines de la vie collective", a-t-il estimé. 

Lire la suite : https://informations.handicap.fr/art-philippe-cluzel-ministre-handicap-853-9882.php

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rfi

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Issue du monde associatif, elle fait partie des expertes de ce gouvernement. La nomination de Sophie Cluzel au tout nouveau poste de secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées suscite une lueur d’espoir parmi les associations, alors que la France est régulièrement accusée d’être en retard. Mais les attentes des 12 millions de personnes en situation de handicap sont énormes.

Si elle est une novice en politique, son nom était déjà bien connu dans le milieu des associations liées au handicap. Sophie Cluzel fait partie des onze membres du gouvernement issus de la société civile, conformément au souhait d’Emmanuel Macron.

« C’est un honneur. Je sais la tâche immense qui m’attend et je sais l’attente, les besoins, les aspirations des personnes handicapées, de leurs familles et de leurs proches », a réagi la nouvelle secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées après sa nomination dans un communiqué à l’AFP. Avant de lancer un appel à « toutes les associations et toutes les bonnes volontés pour accomplir cette mutation vers une société plus inclusive ».

Ce dimanche matin, Sophie Cluzel et Edouard Philippe ont d'ailleurs visité la « Maison partagée pour adultes handicapés et valides », dans le sud de Paris, note Alain Rochon, président de l'Association des paralysés de France. « C'est ça l'inclusivité », pointe-t-il.

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Une militante associative

L’« inclusivité », le maître-mot pour toutes les associations qui traitent du handicap, c'est plus de 20 ans de combat pour Sophie Cluzel, mère de quatre enfants dont Julia, une jeune femme trisomique. A 56 ans, la secrétaire d'Etat a créé plusieurs associations œuvrant pour la scolarisation des enfants touchés par le handicap, comme Grandir à l’école, qui s’occupe spécifiquement de la trisomie 21 et le collectif SAIS 92, qui regroupe les parents d’enfants handicapés du département des Hauts-de-Seine. Depuis 2011, elle est présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH). Elle a aussi été administratrice de l’Unapei, une fédération d’associations françaises de représentation et de défense des intérêts des personnes handicapées mentales et de leurs familles.

Le CV d'une experte. De nature à rassurer les associations, qui se réjouissent de la nomination d’une des leurs. « Dans le monde du handicap, nous connaissons Sophie Cluzel depuis longtemps. Pour une fois, ce n’est pas une politique qu’il faudra former de A à Z, c’est quelqu’un qui a déjà roulé sa bosse », se félicite Danièle Langloys, présidente d’Autisme France.

« On est particulièrement contents de cette nomination, renchérit Servane Chauvel, déléguée générale de l’Arpejeh, qui accompagne la réalisation des projets d’études de jeunes élèves et étudiants handicapés. D’abord parce qu’on la connaît, elle a notamment contribué à élaborer le Livre blanc ["Pour un accès effectif des jeunes en situation de handicap aux études supérieures et à l'emploi", ndlr] que nous avons adressé aux candidats. Et parce que c’est vraiment quelqu’un qui a l’expérience et surtout l’engagement. »

La Fédération des aveugles de France, par la voix de son président, Vincent Michel, s'enthousiasme également.

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« Nous sommes prêts à nous engager avec cette équipe »

Des associations qui ont entendu l'appel lancé par la ministre à toutes les bonnes volontés.

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« C’est confiants dans la détermination, l’engagement et la capacité d’indignation de la toute nouvelle ministre que nous répondrons à son appel », assure Cécile Dupas, présidente de Trisomie 21 France, en Une du site de l’association.

L'association des accidentés de la vie (FNATH) estime elle que le parcours de la secrétaire d’Etat est de « nature à permettre un travail constructif avec les associations de personnes handicapées, qui demandent une véritable co-construction de la politique du handicap. »

« Ce quinquennat part bien et nous sommes prêts à nous engager avec cette équipe », estime Alain Rochon de l'APF.

A (RE)LIRE → Le handicap, grand absent de la campagne présidentielle française

Seul son de cloche discordant, le Collectif Citoyen Handicap, qui a exprimé sa « vive inquiétude » dans un communiqué sur son compte Facebook. Elle dénonce un « conflit d’intérêts » de la nouvelle ministre.

Une première promesse tenue

Lors du débat de l’entre-deux-tours face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron avait consacré sa carte blanche au handicap. « Je veux, pour toutes [les personnes] qui vivent en situation de handicap, avoir des solutions pragmatiques », avait-il déclaré. Il s’était ainsi engagé à créer « tous les postes d’auxiliaire de vie scolaire pour que les jeunes enfants en situation de handicap puissent aller à l’école » et « les postes et les structures pour que les enfants, en particulier les jeunes autistes, n’aient plus à aller à l’étranger pour pouvoir être en centre, lorsqu’ils sont obligés de l’être ». Le candidat d’En marche ! avait aussi réitérer son intention de revaloriser le montant de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) de plus de 100 euros par mois. En conclusion, il avait dit vouloir faire du handicap « une des priorités de son quinquennat ».

Sophie Cluzel incarne désormais cette ambition. Formée à l’école supérieure de commerce de Marseille, depuis quelques années, Sophie Cluzel était devenue une interlocutrice privilégiée des pouvoirs publics sur ces questions. Elle a participé à l’élaboration de la loi pour l’égalité des droits et des chances, pour la participation et pour la citoyenneté des personnes handicapées de 2005. Et c’est à elle qu’avait été confiée en 2012 l’organisation du premier Grenelle de l’intégration des jeunes handicapées dans la société. L’occasion pour la cinquantaine d’associations réunies de saluer les progrès accomplis après la loi de 2005. Mais aussi de pointer les obstacles encore immenses.

Enfin une approche transversale ?

Et avec ce secrétariat d’Etat entièrement consacré au handicap, la majorité des associations saluent la concrétisation d’une première promesse de campagne. Même si elle regrette comme d’autres qu’il ne s’agisse pas d’un ministère (les secrétariats d’Etat sont moins autonomes, ils n’ont pas de budget propre et ne sont pas systématiquement conviés au Conseil des ministres hebdomadaire) Danièle Langloys, de France Autisme, comme les autres associations, se réjouit que ce ministère soit désormais rattaché au Premier ministre et plus au ministère de la Santé. Ce qui montre la volonté d’en finir avec une approche « centrée sur le sanitaire et le médical » et d’une volonté d’aller vers une politique transversale, globale.

La secrétaire d'Etat l'a d'ailleurs rappelé : le handicap « est un sujet transverse qui touche tous les domaines de la vie publique et l'engagement du président de la République de porter le secrétariat aux Personnes handicapées auprès du Premier ministre est le gage réel de cette transversalité », a d'ailleurs rappelé la nouvelle ministre.

Beaucoup d'urgences

Sophie Cluzel aura donc la tâche de mettre en œuvre les mesures qu’elle préconise depuis de longues années. Et il n'y a pas de temps à perdre. Taux de chômage deux fois plus élevés que chez les valides, allocation sous le seuil de pauvreté, retard dans l'accessibilité... L’Association des paralysés de France (APF) propose une « feuille de route » pour les 100 premiers jours du quinquennat : « Prise en compte des situations de handicap dans les réformes à venir dès cet été sur l’emploi, l’éducation et la santé ; mais aussi augmentation de l’AAH et réflexion sur le revenu d’existence ; élargissement du périmètre de la prestation de compensation du handicap et présentation d’une stratégie pour une accessibilité universelle », est-il écrit dans un communiqué. « On aimerait avoir des états généraux du handicap pour faire le bilan de la loi 2005 », ajoute le président de l'association.

Pas de blanc-seing des associations qui ne cachent pas leur frustration. « On est trop échaudé », avoue Danièle Langloys. Le dossier de l’autisme en France est explosif. Il n’y a jamais eu de volonté politique. On compte sur Mme Cluzel pour lancer le 4e plan autisme. »

Et de lister les priorités : « Première urgence, la formation. Tant qu’on n’aura pas ça, on n’avancera pas. Deuxième urgence : l’évolution de la politique de l’autisme. Il faut plus de contrôle de la mise en œuvre des "plans autisme". » Elle dénonce le « gaspillage d’argent public ». « La troisième urgence, poursuit-elle, c’est que l'on se donne les moyens de diagnostiquer les personnes autistes. La quatrième urgence, c’est de mettre l’argent du sanitaire dans l’Education nationale. Nos enfants doivent être scolarisés de façon spécifique. Dans les autres pays, les enseignants sont formés au handicap. On compte sur Mme Cluzel, qui a beaucoup investi sur l’éducation inclusive afin qu’elle plaide pour que l’éducation nationale fasse son travail et ne se défausse plus. »

A (RE)ECOUTER → Comment définir l'autisme ?

Rita Tataï aussi est partagée entre espoir et désillusions. « On a quarante ans de retard dans l’autisme ! », se désole la mère de Karim, 30 ans et autiste. Bien sûr, elle espère que les choses vont enfin « bouger ». Elle pointe, comme toutes les associations, les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap, ex-AVS), mal payés et mal formés. Ce qu’elle espère de cette secrétaire d’Etat ? « Qu’elle va regarder dans les autres pays comment cela fonctionne et prendre le meilleur. En Italie, explique-t-elle, s’il y a 25 enfants par classe et que l’on intègre un enfant handicapé, l’effectif est abaissé à 20. Et l’enfant est accompagné par une institutrice, formée par l’Education nationale au handicap. Si l’on pouvait arriver à un tel système, ce serait super. Ici, les parents sont obligés de monter en haut d’une grue à la rentrée pour obtenir une AESH ! »

Mais elle craint les blocages. « En haut, ils donnent les impulsions, c’est comme le capitaine d’un bateau. Mais si à chaque étage, les mécaniciens ne réagissent pas vite, le bateau va mettre du temps à virer de bord. » Et le paquebot-administration est « très lourd », pointe-t-elle. Il faut parfois plusieurs mois pour obtenir une AESH.

« Avec Marie-Arlette Carlotti et Ségolène Neuville, les prédécesseurs de Sophie Cluzel, on a eu la chance d’avoir des ministres très engagées, acquiesce la présidente de France Autisme, mais elles n’étaient pas soutenues par leurs ministres de tutelle. Notre crainte, c’est que ça recommence : que Sophie Cluzel n’ait pas les moyens de faire des choses. »

Même si elle est consciente de l'ampleur des défis, Servane Chauvel de l’Arpejeh est optimiste. D'autant qu'une autre personnalité à l'Elysée pourrait mettre un coup de projecteur sur le handicap : Brigitte Macron. La première dame s’est en effet dite sensible à la question, et notamment à l’autisme.

http://www.rfi.fr/france/20170520-sophie-cluzel-secretaire-etat-gouvernement-handicap-associations-espoir-bouge

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